Notre démarche artistique        


 Ne pas céder à la facilité.
 Voilà le mot d'ordre qui pourrait être celui de la compagnie Mise en oeuvre.
 Ne pas céder à la facilité du plaire, du séduire à tout prix, du compromis.
 Il plane dans l'air du temps comme une envie de rire. Un rire qui ne va pas bien loin, un rire qui s'éteint bien vite dans les gorges et qui colle aux doigts comme un papier gras.
 Nous ne voulons pas tomber dans le piège du burlesque sans profondeur, de la gaudriole aguicheuse, de ce rire   facile qui n'interroge pas le spectateur.
 Plus encore, nous voulons marcher sur un fil ténu – sur cette ligne de conduite chère à  Jean Vilar – que serait   un théâtre qui s'inscrit dans une mission d'éducation populaire.
 Au milieu, un équilibre fragile.
 Et autour, l'abîme qui menace : d'un côté l'élitisme des plus fortunés, de l'autre le populisme complaisant.
 Nous voulons défendre des textes, des auteurs, et les soumettre à un regard populaire,  souvent bienveillant.
 Choix périlleux.
 Voilà pourquoi la première pièce montée par la compagnie fut "Plaisanteries" !
 Titre d'apparence légère qui cachait, en fait, trois petites pépites, écrites par un Tchekhov  encore jeune mais   déjà lucide, sur l'impossible amour, sur ces tracasseries du quotidien qui ont vite fait de fissurer un couple.

 A suivi l'adaptation du roman "Un fils de notre temps" d'Ödön von Horvath.
 Un roman écrit à la bile par un auteur désenchanté et visionnaire pressentant les tourments de la seconde   guerre, et tous les mécanismes pervers de la propagande et de l'embrigadement.
 D'ailleurs, les mots utilisés comme des outils de propagande, comme des armes de destruction massive par les   pouvoirs en place, les mots vidés de leur sens jusqu'à faire oublier le goût de la lutte, sont un thème cher à la   Compagnie.
 Thème que l'on retrouve dans "La leçon" de Ionesco, où les mots se déforment jusqu'à l'absurde, où le langage   ainsi monstrueusement déstructuré asservit l'élève.
 Mais également dans "Ru(e)meur" et dans "L'éducation populaire, Monsieur, ils n'en ont pas voulu...", où l'on   apprend à se défier de ces mots-poison.


 Depuis d'autres spectacles sont nés pour constituer un répertoire de Théâtre - Récit, petites formes

 jouables en tout lieu au plus près des spectateurs...,
 « Cavales »,  «Un Privé à Babylone», , « Le choix des arbres », « Profession du père »,
 « Le quatrième mur »,  « L'hiver, quelle tonalité ? » « Stabat Mater Furiosa »,...
 Et des spectacles jeune public aussi : « Philomène Madàr conte : Cendrillon la concon », « Au fil du rêve , 

 « Le petit Bonzi »,

 Autre trait qui caractérise la Compagnie, ses mises en scène.
 Bien que nos spectacles soient souvent réalisés par des metteurs en scène différents, le  spectateur y   découvrira toujours une volonté d'épure.
 Les objets sont détournés de leur fonction usuelle. Ils ne donnent pas seulement dans l'esthétique, ils ne     donnent  pas seulement à voir, mais ils ouvrent sur une dimension poétique et nous offrent... à penser.

 

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